Pour les grandes entreprises industrielles, plus de 80 % de la valeur des produits ou des services est réalisée par les fournisseurs, majoritairement PME. Dans la compétition internationale, où il faut gagner sur les 100 % de la chaîne de la valeur, plus aucune entreprise ne peut gagner seule, la compétitivité se joue désormais au niveau de l’entreprise étendue.
Pour y parvenir, beaucoup de grandes entreprises recourent malheureusement à l’externalisation de la sous-traitance dans des pays émergents à faible coût de main-d’oeuvre.
Une autre voie doit être privilégiée, car elle permet d’obtenir de meilleurs résultats en gardant l’emploi en France et en Europe : augmenter la valeur ajoutée des sous-traitants. Pour gagner en compétitivité, les entreprises ont commencé par optimiser et numériser leurs processus internes, puis à collaborer avec leurs fournisseurs de rang 1.
Il est nécessaire de prolonger ces initiatives au-delà des fournisseurs de rang 1 pour faire fonctionner l’entreprise étendue comme une seule entreprise, en tirant parti du meilleur de chacun de ses acteurs, et ainsi améliorer la qualité et la vitesse de conception des produits, réduire les coûts d’approvisionnement, booster les services clients.
Le numérique permet ce fonctionnement en entreprise étendue. Il se met en place dans la filièreaérospatiale et défense grâce au hub européen BoostAeroSpace.
Ce qui a été possible pour la filière aérospatiale et défense peut en effet être mis en oeuvre dans les secteurs d’activité industriels majeurs, notamment ceux partageant des problématiques similaires : importance stratégique (enjeux de souveraineté dans certains cas), domaine d’excellence de la France, activité commerciale internationale, cycles longs, sécurité.
Les investissements sont faibles par rapport aux enjeux industriels et sociaux, le résultat peut être obtenu en moins de trois ans, en s’inspirant des meilleures pratiques, notamment au sein du CNIS, le Cercle de confiance numérique des industries stratégiques que vient de lancer l’Afnet.